Elle en a marre des types caractériels Du cinéma industriel Avec ses claps, ses taxis et ses filles Qui se maquent et se démaquillent Dans la boule à facettes Elle a peur de disparaître De s'évanouir dans la fumée Un manager à ses cotés Éric Rohmer, quel meilleur point de vue Pour cet ange hypertendu ? Qui twiste à qui mieux-mieux Sans remords, ni croque-monsieur Du Palace à Berlin Elle en a plein l'cul du chagrin Comme des karatékas bidons Avec des cœurs en béton Alors elle poinçonne son ticket Dans le froid du matin Imagine un décor Pour le Pont du Nord Un café sur le pouce, Une frimousse dans l'hiver Elle a les traits tirés Elle a les traits tirés

En allant danser au Manoir Ils ont loupé un virage En allant danser au Manoir Elle, c'était la plus belle Des années quatre-vingts Lui, le plus fort des lycéens En allant danser au Manoir Ils ont loupé un virage En allant danser au Manoir Est-ce le brouillard ? Est-ce autre chose ? Le brouillard ? Autre chose ? Alors qu'ils avaient beaucoup bu On ne les a pas retenus Et leur voiture s'est élancée Au milieu des rires En allant danser au Manoir Ils ont loupé un virage En allant danser au Manoir

Tendre et chère vous, Vous souvenez-vous, De ce soir où, Nous avons dansé, Sur ce navire qui n'allait Nulle part. Tendre et chère vous, Vous souvenez-vous, De ce jour où, Nous avons chanté, A ma fenêtre qui ouvrait Sur le soir. Tendre et chère vous, Vous souvenez-vous, De ce temps où, Nous nous sommes frôlés, Dans les ruelles qui dormaient Dans le noir. White Butterfly Tendre et chère vous, Vous souvenez-vous, Du piano où, Je vous ai joué, La Joséphine qui osait Un espoir. Tendre et chère vous, Nous souviendrons-nous, De cette vie où, Nous nous sommes croisés Mais trop tard, Mais trop tard. White Butterfly White Butterfly Paroles : Cécile Beauvoir

Juin mille-neuf-cent-quatre-vingt-quatorze, Ouais nous sommes allés Dans l'ex-république socialiste Du feu Danube de la pensée. Là-bas les violonistes S'habillent de couleurs tristes, C'est pas vraiment qu'ils portent le deuil, D'ailleurs ils sont ivres, Car ils tisent depuis des années De la vodka en tétrapack ! Sur les murs de Bucuresti Fleurissent quelques grafittis, Et même si on cause pas roumain C'est pas difficile à comprendre : "Président Illiescu = Ceaucescu" ! "Jos communismul !" Nous dit le chauffeur de taxi, "Jos communismul !", Un peu comme le fracas D'une statue qui s'écroule... Dans le train qui va De Bucarest à Iasi, Y'en a qui fument du hash, Privilège de première classe. Et moi je suis à la fenêtre... Putain les mecs, quel paysage ! Sur au moins 400 km, On dirait la banlieue au moyen-âge, Avec en plus un cimetière de tanks De la Division des Lendemains Qui Chantent ! Paroles : Tai-Luc - La Souris Déglinguée

La lune était sereine quand sur le boulevard Je vis poindre Sosthène qui me dit :"Cher Oscar ! D'où viens-tu vieille branche ?". Moi, je lui répondis : "C'est aujourd'hui dimanche et c'est demain lundi !" Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune, le soir La lune était moins claire lorsque je rencontrais Mademoiselle Claire à qui je murmurais : - Comment vas-tu la belle ? - Et toi ? - Très bien, merci ! - A propos, me dit-elle, que cherches tu ici ? Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune, le soir La lune était plus sombre, en haut les chats braillaient Quand j'aperçus dans l'ombre deux grands yeux qui brillaient Une voix de rogomme me cria : "Nom d'un chien ! " - Je vous y prend jeune homme, que faites-vous ? - Moi ? Rien ! Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune, le soir La nuit était obscure quand on me transborda Dans une préfecture où l'on me demanda : "Etes-vous journaliste, peintre, sculpteur, rentier ? Poète ou bien pianiste ? Quel est votre métier ?" Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune Je cherche fortune autour du Chat Noir Au clair de la lune, le soir Paroles : Aristide Bruant

Le président laisse l'enveloppe sur le bureau Et tous les dossiers partent en fumée Adieu les emmerdements de l'Euro Le président sort par une porte dérobée Le gazon des jardins du palais est un petit peu mouillé Adieu secrétaires d'état, adieu forces armées Demain c'est l'amour avec Amanda Si les français ne sont pas trop cons, Ils feront bien l'autogestion Ils feront eux-mêmes leur soupe au tapioca Demain c'est l'amour avec Amanda

Je dors pour mon papa Je rêve pour ma maman Je ronfle pour ma sœur Qui fait ses trente cinq heures Venge, oui, je venge La classe ouvrière Venge, oui, je venge Je rêve pour mon pépé Qu'a pas connu l'école Je rêve pour mon tonton Ouvrier agricole Venge, oui, je venge La classe ouvrière Venge, oui, je venge

M'sieur Pierre se promène dans l'parc Qu'il fait froid ce soir Boudot, maudit chauffeur ! Nous ne serons jamais à l'heure à Paris ! Comme la château a l'air bizarre ! La guerre, c'est l'hiver perpétuel ! Mais les boches, je les roulerai Comme j'ai roulé les sénateurs ! Boudot, les gens ne comprennent rien ! Ma politique, c'est pour leur bien ! Le maréchal n'est qu'une potiche Que j'fais reluire tous les matins ! Boudot, Bon dieu ! Plus vite, salaud ! Bon sang, mais... Qu'est-ce qu'il fait froid ce soir ! Boudot, Bon dieu ! Plus vite, salaud ! Comme le château a l'air bizarre...

Il neige Sur la cathédrale Il neige Sur les ministres Sur le vin chaud, sur les enfants Sur le pouvoir, sur les achats Il neige Il neige Sur Nicolas Il neige Sur Clémentine Sur les usines, dans les syndicats Sur les centrales, dans les sondages Il neige